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Félicitation pour la cérémonie d’aujourd’hui,
je voudrais poser quelques questions à Monsieur WATANABE et Madame
NATSUKI. Vous vous connaissez depuis le cours complémentaire du
collège Tanbara-Higashi il y a un an…
WATANABE / Tout à fait. Lorsque les collégiens
de quatrième étaient en cinquième, ils voulaient
écouter la conférence avec un conférencier extérieur.
J’ai donc cherché quelqu’un. Jusqu’à présent,
c’était uniquement des professeurs qui s’occupaient
des élèves. Mais je pense qu’il faut ouvrir vers l’extérieur
pour élever les adolescents, en ne les laissant pas avec les professeurs
des collèges. J’avais en tête d’inviter des conférenciers
extérieurs ou de la région. J’ai demandé à
Madame NATSUKI de donner une conférence.
- Qu’avez-vous pensé après cette conférence
?
W / Nous avons beaucoup écouté des conférences
de conférenciers qui parlent très bien. Mais ce qui m’a
plu dans la conférence de Madame NATSUKI, c’est qu’elle
se raconte honnêtement, et parle franchement. Je dis souvent aux
jeunes professeurs : « Racontez votre passé… ».
Car même si l’on étudie avec les meilleurs textes dans
le cours d’éducation morale, cela ne donne aucune émotion
aux élèves. Mais moi, j’ai une façon de voir
le cours d’éducation morale. J’explique aux professeurs
: « Essayez de vous raconter vous-même, les élèves
vont merveilleusement changer. » Il y a pas mal de conférences
qui ne parlent pas du côté négatif des choses par
peur du regard des autres, mais Madame NATSUKI sans hésiter a parlé
des côtés négatifs devant les élèves.
Ces histoires d’échecs peuvent également être
d’une grande utilité pour les élèves…
J’avais l’impression que cela manquait à l’école.
A ce moment-là, j’ai dit à Madame NATSUKI que je voudrais
être entendu par les mères plutôt que par les élèves.
Parce que j’ai toujours souhaité trouver un emploi du temps
commun avec les parents et les élèves où ils pourraient
étudier ensemble. C’était resté dans mon cœur
: il fallait faire entendre cette conférence aux mères.
J’étais donc en train de chercher une autre occasion pour
cette conférence.
NATSUKI / Vous m’avez soulagé en disant
: « Ce n’est pas la peine d’être efficace immédiatement.
Mais quand ils seront adultes, j’espère qu’ils se rappelleront.
C’est pour cela que cette conférence est très importante
pour les élèves ».
W / Je dis aux professeurs qu’il ne faut pas chercher
le résultat du jour au lendemain dans le monde de l’éducation.
J’entends souvent des histoires comme quoi les enfants ont changé
en ceci ou cela, et ont eu de bons résultants etc… Mais je
pense que ce serait bien si on écoutait cette conférence,
cela deviendrait une éducation permanente. Par exemple, lorsqu’ils
auront des enfants, ils se rendront compte de ce que Madame NATSUKI disait
dans la conférence. L’éducation permanente, cela veut
dire que l’on continue à étudier toute sa vie. Mais
j’ai toujours pensé que l’éducation permanente,
c’est que nos connaissances acquises dans la jeunesse par l’enseignement
ou les livres nous servent plus tard. Je trouve qu’il ne faut pas
rechercher trop rapidement des résultats. Lorsque les élèves,
qui ont assisté à la conférence aujourd’hui,
seront parents, ils comprendront, je crois, le contenu de la conférence.
Il n’est pas nécessaire d’agir tout de suite sur les
élèves.
N / On n’attendait pas de résultat tout
de suite, mais, pourtant après la conférence au collège
de Tanbara-Higashi, j’étais très contente car une
collégienne passive s’est montrée dynamique. Cela
m’a énormément touchée.
W / Pourquoi les enfants ont écrit de tels commentaires?
Parce que quelque chose les a touchés. Je crois qu’ils comprendront
beaucoup plus de choses dans l’avenir, et cela donnera plus d’ampleur
à leur vie.
N / J’ai imaginé que les élèves
de l’enseignement obligatoire avaient une grande sensibilité.
La rencontre avec le collège de Tanbara-Higashi a confirmé
cette idée. Grâce à ça, mon rêve s’est
agrandi et j’arrive beaucoup plus qu’avant à croire
en mes rêves.
W / Vous dites souvent que vous avez de la chance de
donner des conférences pour les élèves. Mais ce qui
m’a étonné, c’est pourquoi n’y a-t-il
pas eu d’occasion avant ce moment-là de donner une conférence
pour les élèves ? Car par cette conférence, on peut
entrer dans le monde des élèves, puis dans celui des parents.
Lorsque les élèves changent, la famille, la façon
de voir et de penser de la mère changent aussi. Je pense que l’on
doit peut-être essayer de commencer à changer petit à
petit. Je crois que les élèves vivent toujours avec des
inquiétudes et des hésitations. Mais grâce à
la conférence de Madame NATSUKI, les élèves arriveront
à vivre avec l’esprit libre, même s’ils ont des
hésitations. J’ai l’impression que les élèves,
en acquérant la confiance en eux, peuvent vivre en étant
eux-mêmes. Même les grands hommes eurent toujours des hésitations.
Mais pour avoir une grande force, il est important d’avoir des convictions
qui enlèvent ces hésitations. Je pense que le travail pour
l’adulte est d’aplanir les inquiétudes du monde des
enfants et adolescents. Et ce qui est important à l’école,
c’est de créer une ambiance chaleureuse où l’on
peut discuter et rire ensemble.
-Est-ce uniquement au département d’Ehimé
que cette cérémonie existe pour les collégiens ?
W / Les personnes responsables du département
d’Ehimé ont assisté à une réunion de
Tokyo. Ils anticipaient pour les enfants et les adolescents. C’est
pour cela que cette cérémonie a continué. Si ces
personnes n’avaient pas été émues lors de cette
réunion, cela n’aurait pas pu continuer. Ce qui compte, c’est
d’être ému et le respect de l’avenir porté
aux élèves. Monsieur KAÏDA était remarquable
sur ce point.
N / Monsieur WATANABE, vous aussi, vous pensez aux prochaines
générations. Je crois que l’on peut dire que vous
êtes un vrai adulte.
W / Merci beaucoup. Je suis heureux de finir chaleureusement
la dernière année de ma carrière de 38 ans, et je
serais content si cela servait au monde de l’enseignement dans lequel
je travaillais. Notre métier consiste à aider les élèves
à grandir. Mais on ne peut pas avoir tout de suite des résultats
sur les élèves par rapport à nos paroles actuelles.
Et c’est pour cela que je pense qu’il faut voir sur le long
terme.
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