A propos de l’éducation scolaire
- Le choix du conférencier pour « la cérémonie des adolescents à Tanbara »

<Le portrait>

Yoshio WATANABE
- Vice-président de l’association des directeurs d’école du département d’Ehimé
- Président de l’association des directeurs d’école à Tanbara
- Le directeur de collège « Tanbara-higashi » à Tanbara (retraité en mars 2003)

Rumiko NATSUKI
- Propriétaire de « NATSUYA », magasin de kimonos depuis 1934 et boutique d’objets décoratifs
- Conférencière de « Vivre en étant soi-même »
- Présidente de l’association « Kagayaku-Jossei-No-Wa »
- Présidente de l’association pour la conservation du tango d’ANNA SAEKI

- Félicitation pour la cérémonie d’aujourd’hui, je voudrais poser quelques questions à Monsieur WATANABE et Madame NATSUKI. Vous vous connaissez depuis le cours complémentaire du collège Tanbara-Higashi il y a un an…

WATANABE / Tout à fait. Lorsque les collégiens de quatrième étaient en cinquième, ils voulaient écouter la conférence avec un conférencier extérieur. J’ai donc cherché quelqu’un. Jusqu’à présent, c’était uniquement des professeurs qui s’occupaient des élèves. Mais je pense qu’il faut ouvrir vers l’extérieur pour élever les adolescents, en ne les laissant pas avec les professeurs des collèges. J’avais en tête d’inviter des conférenciers extérieurs ou de la région. J’ai demandé à Madame NATSUKI de donner une conférence.

- Qu’avez-vous pensé après cette conférence ?

W / Nous avons beaucoup écouté des conférences de conférenciers qui parlent très bien. Mais ce qui m’a plu dans la conférence de Madame NATSUKI, c’est qu’elle se raconte honnêtement, et parle franchement. Je dis souvent aux jeunes professeurs : « Racontez votre passé… ». Car même si l’on étudie avec les meilleurs textes dans le cours d’éducation morale, cela ne donne aucune émotion aux élèves. Mais moi, j’ai une façon de voir le cours d’éducation morale. J’explique aux professeurs : « Essayez de vous raconter vous-même, les élèves vont merveilleusement changer. » Il y a pas mal de conférences qui ne parlent pas du côté négatif des choses par peur du regard des autres, mais Madame NATSUKI sans hésiter a parlé des côtés négatifs devant les élèves. Ces histoires d’échecs peuvent également être d’une grande utilité pour les élèves… J’avais l’impression que cela manquait à l’école. A ce moment-là, j’ai dit à Madame NATSUKI que je voudrais être entendu par les mères plutôt que par les élèves. Parce que j’ai toujours souhaité trouver un emploi du temps commun avec les parents et les élèves où ils pourraient étudier ensemble. C’était resté dans mon cœur : il fallait faire entendre cette conférence aux mères. J’étais donc en train de chercher une autre occasion pour cette conférence.

NATSUKI / Vous m’avez soulagé en disant : « Ce n’est pas la peine d’être efficace immédiatement. Mais quand ils seront adultes, j’espère qu’ils se rappelleront. C’est pour cela que cette conférence est très importante pour les élèves ».

W / Je dis aux professeurs qu’il ne faut pas chercher le résultat du jour au lendemain dans le monde de l’éducation. J’entends souvent des histoires comme quoi les enfants ont changé en ceci ou cela, et ont eu de bons résultants etc… Mais je pense que ce serait bien si on écoutait cette conférence, cela deviendrait une éducation permanente. Par exemple, lorsqu’ils auront des enfants, ils se rendront compte de ce que Madame NATSUKI disait dans la conférence. L’éducation permanente, cela veut dire que l’on continue à étudier toute sa vie. Mais j’ai toujours pensé que l’éducation permanente, c’est que nos connaissances acquises dans la jeunesse par l’enseignement ou les livres nous servent plus tard. Je trouve qu’il ne faut pas rechercher trop rapidement des résultats. Lorsque les élèves, qui ont assisté à la conférence aujourd’hui, seront parents, ils comprendront, je crois, le contenu de la conférence. Il n’est pas nécessaire d’agir tout de suite sur les élèves.

N / On n’attendait pas de résultat tout de suite, mais, pourtant après la conférence au collège de Tanbara-Higashi, j’étais très contente car une collégienne passive s’est montrée dynamique. Cela m’a énormément touchée.

W / Pourquoi les enfants ont écrit de tels commentaires? Parce que quelque chose les a touchés. Je crois qu’ils comprendront beaucoup plus de choses dans l’avenir, et cela donnera plus d’ampleur à leur vie.

N / J’ai imaginé que les élèves de l’enseignement obligatoire avaient une grande sensibilité. La rencontre avec le collège de Tanbara-Higashi a confirmé cette idée. Grâce à ça, mon rêve s’est agrandi et j’arrive beaucoup plus qu’avant à croire en mes rêves.

W / Vous dites souvent que vous avez de la chance de donner des conférences pour les élèves. Mais ce qui m’a étonné, c’est pourquoi n’y a-t-il pas eu d’occasion avant ce moment-là de donner une conférence pour les élèves ? Car par cette conférence, on peut entrer dans le monde des élèves, puis dans celui des parents. Lorsque les élèves changent, la famille, la façon de voir et de penser de la mère changent aussi. Je pense que l’on doit peut-être essayer de commencer à changer petit à petit. Je crois que les élèves vivent toujours avec des inquiétudes et des hésitations. Mais grâce à la conférence de Madame NATSUKI, les élèves arriveront à vivre avec l’esprit libre, même s’ils ont des hésitations. J’ai l’impression que les élèves, en acquérant la confiance en eux, peuvent vivre en étant eux-mêmes. Même les grands hommes eurent toujours des hésitations. Mais pour avoir une grande force, il est important d’avoir des convictions qui enlèvent ces hésitations. Je pense que le travail pour l’adulte est d’aplanir les inquiétudes du monde des enfants et adolescents. Et ce qui est important à l’école, c’est de créer une ambiance chaleureuse où l’on peut discuter et rire ensemble.

-Est-ce uniquement au département d’Ehimé que cette cérémonie existe pour les collégiens ?

W / Les personnes responsables du département d’Ehimé ont assisté à une réunion de Tokyo. Ils anticipaient pour les enfants et les adolescents. C’est pour cela que cette cérémonie a continué. Si ces personnes n’avaient pas été émues lors de cette réunion, cela n’aurait pas pu continuer. Ce qui compte, c’est d’être ému et le respect de l’avenir porté aux élèves. Monsieur KAÏDA était remarquable sur ce point.

N / Monsieur WATANABE, vous aussi, vous pensez aux prochaines générations. Je crois que l’on peut dire que vous êtes un vrai adulte.

W / Merci beaucoup. Je suis heureux de finir chaleureusement la dernière année de ma carrière de 38 ans, et je serais content si cela servait au monde de l’enseignement dans lequel je travaillais. Notre métier consiste à aider les élèves à grandir. Mais on ne peut pas avoir tout de suite des résultats sur les élèves par rapport à nos paroles actuelles. Et c’est pour cela que je pense qu’il faut voir sur le long terme.

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